En France, plus de la moitié des cas de coqueluche chez les nourrissons sont liés à une contamination par un adulte de leur entourage. Le rappel vaccinal contre la coqueluche reste pourtant souvent négligé après l’enfance, alors même que l’immunité diminue avec le temps.
Le calendrier vaccinal recommande un rappel à l’âge adulte, en particulier pour les futurs parents et les personnes au contact de jeunes enfants. Les adultes symptomatiques sont fréquemment responsables de formes graves chez les nourrissons, qui eux, ne sont pas encore protégés.
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La coqueluche chez l’adulte : une maladie souvent méconnue mais à prendre au sérieux
La coqueluche, infection provoquée par la bactérie Bordetella pertussis, continue d’évoluer en France et en Europe. Chez l’adulte, elle ne se manifeste pas toujours de façon spectaculaire : pas de toux convulsive typique dans la majorité des cas, mais plutôt une infection respiratoire qui passe souvent sous les radars. Pourtant, même discrète, la maladie se transmet avec une facilité redoutable. Un adulte porteur, parfois sans le savoir, peut déclencher une série de contaminations autour de lui, mettant en danger les nourrissons et les personnes vulnérables.
Le manque de rappels vaccinaux, largement répandu, nourrit la recrudescence actuelle. Tous les cinq ans en moyenne, des vagues épidémiques réapparaissent, comme le rappellent Santé publique France et l’Institut Pasteur. La coqueluche n’a pas disparu, elle se fait simplement oublier avant de revenir, d’autant plus que la pandémie de Covid-19 a brouillé la surveillance de nombreuses maladies infectieuses. Depuis 2023, une augmentation des cas se fait sentir, preuve que la maladie n’a rien perdu de son potentiel de diffusion.
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Selon l’OMS, chaque année, plus de 24 millions de personnes contractent la coqueluche dans le monde, dont 160 000 enfants qui en meurent encore (chiffres 2019). Les bébés restent les plus exposés aux complications graves, mais les personnes âgées, immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques ne sont pas à l’abri. La prudence ne doit donc pas s’arrêter à la petite enfance.
La veille épidémiologique repose sur des réseaux spécialisés comme Renacoq. Grâce à cette surveillance, les recommandations évoluent et les soignants sont informés en temps réel. La coqueluche doit être considérée pour ce qu’elle est : une infection persistante, qui circule insidieusement chez l’adulte et trouve là un terrain idéal pour rebondir.
Quels sont les signes à surveiller et les risques liés à la coqueluche ?
Chez l’adulte, la coqueluche débute souvent par une toux anodine, sans fièvre importante, ce qui retarde fréquemment la confirmation diagnostique. Progressivement, la toux s’installe, devient chronique, parfois surtout la nuit, et persiste plusieurs semaines. Les quintes typiques de l’enfant laissent place à une toux sèche, exténuante, parfois accompagnée de vomissements ou de difficultés à respirer. Pour le nourrisson, les signes sont plus alarmants : pauses respiratoires, perte de tonus, teint bleu.
Voici les symptômes qui doivent attirer l’attention, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant :
- Toux persistante (plus de 2 à 3 semaines et résistante aux traitements habituels)
- Crises de toux qui peuvent aller jusqu’aux vomissements
- Fièvre modérée, rarement forte
- Difficultés à respirer, essoufflement notable
- Chez le nourrisson : apnées, coloration bleue de la peau, perte de tonus
Pour confirmer la coqueluche, le test PCR est privilégié, en particulier au début de la maladie. Dès que le diagnostic est suspecté, des antibiotiques (macrolides) sont prescrits pour limiter la transmission, même s’ils ne stoppent pas les complications. Les conséquences peuvent être lourdes : aggravation de maladies chroniques chez l’adulte, pneumonie, fatigue persistante. Chez les tout-petits, le danger s’étend aux otites, aux convulsions, voire à l’encéphalite ou à l’arrêt respiratoire.
La déclaration obligatoire de la coqueluche permet un suivi précis par Renacoq et Santé publique France. Identifier tôt les symptômes et protéger les proches fragiles, surtout les bébés, reste la meilleure façon de freiner la progression de la maladie.
Vaccination : un geste clé pour se protéger et protéger son entourage
Se faire vacciner contre la coqueluche constitue le levier principal pour éviter de contracter la maladie et, surtout, de la transmettre. L’infection, portée par Bordetella pertussis, circule souvent inaperçue chez l’adulte mais peut avoir des conséquences dramatiques chez le nourrisson, le maillon le plus fragile. La France affiche une couverture vaccinale élevée chez les tout-petits, mais cette protection s’estompe avec les années si les rappels ne sont pas réalisés.
Le vaccin coquelucheux est désormais inclus dans des formules combinées (diphterie, tétanos, poliomyélite, coqueluche), administrées dès l’âge de deux mois. Pour les adultes, le programme prévoit un rappel à 25 ans, puis tous les dix ans. Ce rythme cherche à maintenir une immunité collective suffisante pour éviter la circulation du microbe. La couverture offerte par le vaccin s’atténue généralement après 5 à 10 ans, d’où la nécessité de ces rappels réguliers.
La vaccination des femmes enceintes, recommandée au deuxième trimestre, offre une double barrière : la mère est protégée et transmet ses anticorps à son bébé. Pour renforcer la sécurité du nourrisson, la stratégie dite de « cocooning » préconise aussi la vaccination de l’entourage proche : parents, frères et sœurs, grands-parents. Les professionnels de santé jouent ici un rôle clé pour informer, rassurer et accompagner les familles, en rappelant que le vaccin est remboursé par l’assurance maladie et que les effets secondaires sont généralement bénins : douleur au point d’injection ou légère fièvre.
Quand envisager un rappel vaccinal et comment en parler avec son médecin ?
La protection vaccinale contre la coqueluche s’affaiblit au fil du temps. Chez l’adulte, l’immunité diminue nettement après cinq à dix ans. C’est pourquoi le calendrier vaccinal national prévoit un rappel à 25 ans, puis une injection tous les dix ans. Cette régularité vise à réduire la circulation d’une infection respiratoire dont la recrudescence, observée depuis 2023, inquiète les spécialistes et les réseaux de surveillance.
Certaines situations imposent une vigilance accrue. La femme enceinte doit recevoir un rappel idéalement au cours du deuxième trimestre, afin de transmettre ses anticorps au futur bébé. L’entourage proche d’un nourrisson, parents, fratrie, grands-parents, est également invité à effectuer un rappel, suivant la stratégie de « cocooning ». Le vaccin, administré en formulation combinée (diphterie-tétanos-coqueluche-polio), est pris en charge financièrement.
L’échange avec le médecin traitant ou le spécialiste s’avère décisif. Recensez vos antécédents de vaccination, mentionnez vos contacts avec de jeunes enfants ou des personnes fragiles (comme les immunodéprimés, les seniors ou les patients souffrant de maladies respiratoires). Le professionnel de santé jugera alors de l’utilité d’un rappel selon votre âge, vos expositions et le temps écoulé depuis la dernière dose. Les effets secondaires sont rarement sévères : douleur ou rougeur sur le bras, fièvre légère. Les réactions graves, telles que les allergies, demeurent exceptionnelles.
Les rappels recommandés sont les suivants :
- Rappel à 25 ans, puis tous les 10 ans
- Femmes enceintes : vaccination recommandée au 2e trimestre
- Entourage du nourrisson : stratégie « cocooning »
- Prise en charge par l’assurance maladie
Ignorer la coqueluche, c’est prendre le risque d’un retour brutal de la maladie. Se rappeler de son vaccin, c’est protéger les plus jeunes et les plus fragiles, là où tout se joue. La chaîne de transmission, elle, ne prend jamais de pause : à chacun d’agir avant que la maladie ne trouve la faille.