Perte d’équilibre : conseils pratiques pour y remédier

1 juillet 2025

Un trouble de l’équilibre peut survenir sans avertissement, touchant aussi bien les jeunes adultes que les personnes âgées. Certaines pathologies chroniques, souvent sous-estimées, en sont responsables, tout comme des effets secondaires de traitements médicaux courants.

Des gestes quotidiens et des exercices spécifiques permettent de limiter les risques et de réduire l’impact de ces troubles. Un suivi adapté améliore généralement la qualité de vie, à condition de détecter rapidement les signes d’alerte et de ne pas négliger une consultation médicale en cas de doute.

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Perte d’équilibre : comprendre un trouble fréquent et souvent sous-estimé

Oubliez l’image réductrice : la perte d’équilibre n’épargne aucune génération. Chez les plus âgés, elle prend de l’ampleur au fil des ans, portée par la baisse de la proprioception et l’affaiblissement progressif des capteurs sensoriels qui règlent notre stabilité. Mais le phénomène ne se limite pas à eux : les pathologies neurologiques, les atteintes de l’oreille interne ou une simple fonte musculaire font vaciller bien d’autres profils.

Au cœur de ce mécanisme, il y a le système vestibulaire, minuscule chef d’orchestre niché dans l’oreille interne. Il s’appuie sur des canaux semi-circulaires et de petits cristaux de calcium pour transmettre au cerveau une cartographie fiable de nos mouvements. Mais à la moindre anomalie, déplacement de cristaux, inflammation, infection ou dégénérescence, c’est tout l’équilibre qui bascule : vertiges, démarche incertaine, sensation de tangage. Les yeux, les muscles et les nerfs participent aussi à cette partition délicate.

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Pour mieux cerner l’ampleur du problème, voici les situations et symptômes à surveiller :

  • Causes fréquentes : troubles de l’oreille interne, atteintes neurologiques, troubles visuels, prise de médicaments, hypotension orthostatique, arthrose, ostéoporose.
  • Symptômes : vertiges, instabilité à la marche, perte de confiance, difficultés à se lever ou à tourner la tête, parfois nausées ou bourdonnements d’oreilles.

L’avancée en âge accroît les risques, mais un adulte jeune n’est pas à l’abri, notamment lors de certaines infections aiguës. Médicaments, pathologies chroniques et troubles sensoriels s’additionnent souvent pour amplifier ce déséquilibre, qu’il soit soudain ou progressif.

Quelles sont les causes et conséquences possibles ?

La perte d’équilibre est rarement le fruit du hasard. Bien souvent, le coupable se cache du côté de l’oreille interne : maladie de Ménière, vertige positionnel paroxystique bénin, infection du labyrinthe. Dans ces cas, le système vestibulaire envoie au cerveau des signaux discordants, provoquant vertiges et désorientation.

Mais le réseau des causes s’étend bien au-delà. Les maladies neurologiques, comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou les suites d’un AVC, perturbent la transmission nerveuse, déréglant la coordination et la marche. Ajoutez à cela une faiblesse musculaire, de l’arthrose, une vision défaillante, une hypotension orthostatique ou certains traitements (anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, antibiotiques), et la liste s’allonge.

Les conséquences, elles, sont loin d’être anodines. Voici les principaux risques à anticiper :

  • Chute : la blessure redoutée, avec son lot de fractures, d’hématomes, de traumatismes crâniens.
  • Perte d’autonomie : la peur de tomber freine les déplacements et accélère le repli sur soi.
  • Isolement social : la diminution des sorties rogne sur la vie sociale, surtout chez les plus âgés.

L’ostéoporose augmente le danger lors d’une chute, tandis que l’arthrose freine les mouvements et complique encore la situation. Un trouble de l’équilibre ne doit jamais être pris à la légère : il révèle souvent un entrelacs de causes dont il faut démêler les fils pour éviter la spirale des complications physiques et morales.

Des conseils pratiques pour retrouver sa stabilité au quotidien

Retrouver une stabilité solide, cela se travaille. Les exercices physiques réguliers sont un pilier, aussi bien pour prévenir que pour corriger un trouble déjà installé. Si le diagnostic pointe vers un vertige positionnel, la rééducation vestibulaire est la référence. Le kinésithérapeute guide alors le patient à travers des mouvements précis, comme les manœuvres d’Epley ou de Brandt-Daroff, qui stimulent le système vestibulaire et apprennent au cerveau à s’adapter.

Pour renforcer muscles, coordination et souplesse, rien de tel que des activités comme la marche, le yoga ou le tai chi. Quant à la proprioception, ce sens discret qui renseigne le cerveau sur la position du corps, elle mérite une attention particulière, surtout avec l’âge. Un exercice simple : se tenir debout sur une surface instable, les yeux fermés, pour stimuler ce précieux repère intérieur.

L’assiette joue aussi un rôle : une alimentation équilibrée, riche en vitamine D, protège la solidité des os et limite les dégâts en cas de chute, notamment pour les personnes touchées par l’ostéoporose. Boire suffisamment reste fondamental, la déshydratation pouvant accentuer la sensation de vertige. Les compléments à base de ginkgo biloba existent, mais leur intérêt doit être discuté avec un professionnel de santé.

Enfin, l’environnement domestique ne doit pas être négligé. Voici quelques mesures concrètes pour sécuriser le lieu de vie et limiter les risques :

  • Éliminer les tapis glissants
  • Assurer un éclairage efficace des zones de passage
  • Installer des barres d’appui dans les pièces stratégiques

Des gestes simples, mais qui font toute la différence pour préserver l’autonomie et éviter le pire.

équilibre corps

Quand et pourquoi consulter un professionnel de santé ?

Face à une perte d’équilibre persistante ou à des vertiges répétés, un diagnostic médical s’impose. Le médecin généraliste examine la situation, évalue les antécédents, puis dirige si besoin vers un spécialiste.

Selon les signes cliniques et le contexte, voici les experts vers lesquels une orientation peut s’avérer pertinente :

  • L’ORL explore l’oreille interne et le fonctionnement du système vestibulaire, en cause dans de nombreux vertiges.
  • Le neurologue intervient si des troubles de la marche, des engourdissements ou des troubles visuels laissent suspecter une atteinte du système nerveux central.
  • Un ophtalmologiste ou un cardiologue sera consulté en cas d’anomalies de la vision, d’hypotension orthostatique ou d’irrégularités du rythme cardiaque.

Après un examen clinique minutieux, des tests otoneurologiques spécifiques (comme le test de Dix-Hallpike ou la manœuvre d’Epley) permettent d’orienter le diagnostic. Si une cause neurologique ou vasculaire est suspectée, l’IRM ou le scanner peuvent s’avérer indispensables.

Chez les seniors, la moindre chute doit alerter. Derrière un accident apparemment bénin peut se cacher un problème plus profond. Les traitements seront ajustés en fonction de l’origine du trouble : rééducation, modification des médicaments, accompagnement pluridisciplinaire.

N’ignorez jamais une perte d’équilibre brutale, un vertige accompagné d’une perte de connaissance ou l’apparition soudaine d’une paralysie : dans ces situations, une prise en charge en urgence s’impose sans délai.

Chaque pas retrouvé, chaque geste réappris, redonne du terrain face à la peur de tomber. Rester debout, c’est aussi une façon de continuer à avancer.

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